Les colorants alimentaires forment une des familles des additifs alimentaires, c’est à dire qu’à chaque colorant autorisé sur le marché Européen, correspond un numéro E, ces fameux codes auxquels on ne comprend pas grand chose sur les paquets et qui font un peu peur.
D’un point de vue règlementaire, on entend par « colorants » des additifs qui ajoutent ou redonnent de la couleur à des denrées alimentaires ; il peut s’agir de constituants naturels de denrées alimentaires ou d’autres sources naturelles, qui ne sont pas normalement consommés comme aliments en soi et ne sont pas habituellement utilisés comme ingrédients caractéristiques dans l’alimentation.
A savoir que du point de vue de la réglementation, un colorant n’apporte pas de goût. Ainsi, lorsque vous pouvez lire « colorant : caramel ou paprika », il s’agit uniquement des pigments contenus dans le caramel ou le paprika.
Table des matières
Trois catégories de colorants
– Les colorants naturels, obtenus à partir d’une source naturelle, sans modification chimique de la molécule (par exemple la curcumine qui est le pigment jaune contenu dans le curcuma).
– Les colorants dits nature-identiques, qui sont produits par synthèse chimique dans le but d’obtenir des molécules parfaitement identiques à celles présentes dans la nature (par exemple le bêta-carotène de synthèse, à savoir qu’il existe aussi de façon naturelle).
– Les colorants de synthèse, qui n’existent pas dans la nature et donc forcément obtenus par synthèse chimique.
Les règles d’utilisation des colorants dans l’industrie
Seuls les colorants autorisés par les instances de sécurité alimentaire sont utilisables dans l’industrie alimentaire.
Certains produits alimentaires ne peuvent être colorés, comme le pain, les pâtes alimentaires, les sauces à base de tomates, les confitures, le vinaigre de vin, le miel, etc.
Certains produits alimentaires ne peuvent être colorés que par un nombre restreint de colorants : par exemple seuls les caroténoïdes (E160a) ont le droit d’être ajoutés dans le beurre à des fins de coloration.
Certains colorants ont une utilisation limitée (dose maximale ou limitation à certains produits alimentaires), par exemple l’argent (E174) n’est utilisable que dans les enrobages de confiseries, les décorations de chocolat ou les liqueurs.
Seuls les colorants suivants peuvent être vendus directement aux consommateurs
– E123 : Amarante
– E127 : Erythrosine
– E154 : Brun FK
– E160b : Rocou, Bixine, Norbixine
– E161g : Canthaxantine
– E173 : Aluminium
– E180 : Lithol – Rubine BK
Les risques des colorants alimentaires pour les enfants
Depuis quelques mois, vous avez pu voir apparaître une mention sur certains produits alimentaires tel que « peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez les enfants ». Cela est dû à certains colorants dits « azoïques » qui ont un effet suspecté. Donc guettez bien vos paquets car ce sont des colorants souvent présents dans les confiseries et les sodas !
Tartrazine (E 102)
Jaune de quinoléine (E 104)
Jaune orangé S (E 110)
Carmoisine (E 122)
Ponceau 4R (E 124)
Rouge allura (E 129)
A savoir que cette mention n’est pas obligatoire lorsque ces colorants sont ajoutés dans un but du marquage de salubrité ou autre des produits à base de viande ou lorsque ces colorants sont utilisés pour l’estampillages ou la coloration décorative des coquilles d’œufs.
Les colorants naturels
Comme dans tout ce qui tourne autour de l’alimentation, la tendance est au retour au naturel. Je ne sais pas si vous avez remarqué dans certaines confiseries, comme les Tic Tac par exemple, les colorants utilisés jusqu’alors ont été remplacés par des colorants naturels. Ainsi le vert est un peu moins vert, le orange un peu moins flashy, mais le tout est naturel, on ne peut pas tout avoir 🙂
Au Canada, il s’est passé à peu près la même chose pour les Smarties, sauf qu’il est quasiment impossible d’obtenir une couleur bleue d’une façon naturelle… Donc si vous achetez des smarties là-bas, il y aura peut être 1 ou 2 smarties bleus par paquet, mais pas plus, pour ne pas ôter l’effort vers le naturel, mais pour satisfaire tout de même les inconditionnels des smarties bleus (et il y en a !).
Et, sachez-le, le colorant le plus utilisé est naturel ! C’est le caramel… Bon il est vrai que les bons chiffres du caramel sont dus principalement à la grande marque de Colas Américaine, mais quand même !
Les autres façons de changer le visuel d’un aliment
Mis à part les colorants, il existe d’autres techniques pour égayer le visuel de certains aliments, et en particulier il y a ce qu’on appelle (dans le jargon) les marquants.
Très utilisés dans les snacks (chips, biscuits apéritifs, etc.), il s’agit de petits brins de plantes aromatiques, de petits grains de poivre broyés ou autre. Ils ont pour but de souligner la présence de certains ingrédients ou de confirmer une aromatisation même si, en soi, ils n’apportent pas vraiment de goût.
C’est un peu le même principe dans les yaourts « avec des vrais morceaux de fruits » (comment pourraient-ils être faux ?!). Généralement ce sont effectivement des morceaux de fruits, mais qui n’ont aucun goût. Faites le test de récupérer uniquement les morceaux de fruits d’un yaourt, de les rincer sous l’eau pour éliminer le yaourt autour et de les goûter. Félicitations si vous réussissez à trouver un goût !